Ce que nous connaissons actuellement sur la vie de Jean Jacques Bertrand est constitué d’éléments disparates qui ne permettent pas de reconstituer un récit linéaire et continu  de l’ existence de cet homme qui a partagé sa vie entre la métropole française et l’une de ses colonies, Saint Domingue.

J J Bertrand acquiert la terre de Saint-Ouen le 5 mars 1752

Il est alors chevalier d’honneur au bureau des finances de Tours jusqu’en 1776 date à laquelle il se défit de cette charge. Il achète la terre de Saint-Ouen (château et dépendances, ferme du château, moulin…) à Etienne-Christophe Gueffier, commandant à l’hôtel des ambassadeurs extraordinaires.

A sa mort en 1787 à Saint Domingue, son Marthe Elisabeth Magoulet  Maisoncelle qu’il a épousé le 24 février 1754 par contrat passé à Tours renonce à ses droits sur les propriétés de Saint6Domingue en échange de la terre de Saint-Ouen.

Fait une triple carrière à Saint Domingue

Une carrière de colon planteur avec ses deux frères Nicolas et Cyprien.

La famille est originaire du Vaucluse et installée dans l’Artibonite région au nord-ouest de l’île de Saint-Domingue:

   JJ produit de l’indigo et du coton

   Nicolas Bertrand sieur de la Plaine, sucrerie, indigo, coton.    Cyprien Joseph du Platon, sucrerie, indigo

          Une carrière militaire :

De 1749 à 1770, il est capitaine de grenadiers, et exerce les fonctions de commandant en chef des quartiers Saint-Marc et de l’Artibonite en l’absence du Gouverneur général de l’île Hubert de Conflans. Il est remarqué par celui-ci pour sa manière de servir. Il le propose pour la croix de Saint-André et pour l’obtention de lettres de noblesse. Son fils, Pierre Bertrand des Verrettes ( paroisse de l’Artibonite à l’est de Saint-Marc) fera les démarches pour l’obtention de celles-ci en 1870.

Une carrière d’ingénieur :

Nommé en 1782  commissaire du roi pour la distribution des eaux de l’Artibonite (principal fleuve de Saint-Domingue). On ne sait rien de sa formation technique mais c’est un homme impliqué dans le développement économique de l’île et par l’introduction de nouvelles techniques. Il réussit à convaincre le gouvernement de lui envoyer une pompe à feu mise au point par le mécanicien Perrier afin de faciliter l’irrigation des cultures.

Il interviendra vainement auprès de Choiseul pour le convaincre de créer « une école royale des colonies à Saint-Domingue ».

Un amateur éclairé, peut-être disciple de l’abbé Nollet qui avait créé dans son château de Saint-Ouen un laboratoire de physique.

En effet, lors de l’inventaire après décès de la Veuve Joseph Bertrand effectué par les deux notaires de Saint-Ouen, maîtres Renou et Tourlet, du 6 au 18 frimaire an XII l’article 741 stipule :

 « … dansune antichambre dudit appartement s’y est trouvé : une machine pneumatique garnie de ses attributs verrine bocal et autre objets servant à ladite machine qui se trouvent resserrés sur un dressoir à placard un bidet de bois noyer, sa cuvette de verre blanc, une cruche, une chaise, un fauteuil de différents bois de paille, une table de toilette de bois plaqué, une petite commode de bois plaqué à deux tiroirs fermant à clef son dessus de marbre, une cuvette son pot de terre de Rouën, une roue électrique avec sa table, un fer à deux branches une autre pomme aussi de fer garnie de cuivre doré, pelle, pincette, tenaille, un soufflet, un trumeau de cheminée contenant trente pouces sur vingt-sept, son parquet de bois peint et doré, une table de nuit de bois noyer, et sept vases de verre blanc. »